[Libre] Lune, fidèle comparse.

Sujet: [Libre] Lune, fidèle comparse. Ven 13 Juil - 22:03

Uriel fit glisser lentement ses longs et fins doigts dans ses courts cheveux bruns bouclés. Il était toujours mouillé par l'eau du lac. Le vent soufflait de plus en plus fort. Il s'était levé au même moment où Cinthia fit place au beau milieu de ce ciel à présent couleur encre. Ce vent lui giflait doucement, presque amoureusement le visage. Comme s'il eu voulu faire acte de présence en cette belle nuit que rien ne pourrait venir troubler. Vernon ressentait la fraîcheur sur tous les centimètres carrés de sa peau, de son corps, encore trempé de l'onde bleue aux reflets blanchis par la lune qu'il venait à peine de quitter. Cette soirée était féerique et pourtant rien ne la prédestinait. Mais lorsque l'on prend de la mdma, cette molécule du bonheur, tout le devient.

Le jeune homme s'affala sur la berge. Regardant les insatiables mouvement de l'eau, il pensait à son passé, son présent et à son futur. Tant de chose parcourait son esprit à cet instant. À ses côtés, un carnet de cuir. La plume d'un stylo en dépassait. À l'intérieur, il y avait noirci les pages vierges des étapes de sa vie. L'idée d’immortaliser sa vie par sa plume lui plaisait assez. Cela lui semblait beau et poétique. Peut être qu’un jour, une tiers personne lirait ses écrits...

L’esprit étreint par les paradis artificiels, il ne percevait plus le monde de la même façon à cet instant là. Ce moment était fort, inexplicable, abscons. Dans sa tête, il faisait le bilan. Des études bien entamés, de l'argent à foison, des drogues à tire-larigot. Quelques aventures débauchées, toutes sans lendemains jusqu'à présent. En y pensant, avait-il l'âge de s’engager dans la vie sentimentale de pleins pieds ? Casé à la vingtaine même pas ? Ces simples mots réunis dans une seule phrase sonnaient mal à l’oreille.

Pourtant, un étrange vide rendait sa vie monotone, chose véritablement intenable pour un homme comme Uriel, qui n’avait de cesse de rechercher la nouveauté, l’innovation, le changement, le progrès en lui-même et toutes ces choses qui rendaient l’existence si excitante. Il ne s’était pas donner la peine de naître, de vivre et d’arriver jusque là pour ensuite s’ennuyer et vivre sur des socles fixés par les autres… Il créerait son propre mode de vie, haché, sans autres recherches que celle du bonheur…

Uriel fut sauvagement arraché de ses pensées lorsqu’il ressentit une présence non loin de lui. Le fait de se sentir seul durant de longues heures renforçait les sens et dès lors qu’une personne se trouvait non loin, il pouvait la percevoir. La drogue est une aide... Il ne fit pas un mouvement, laissant couler le fait que quelqu’un l’observait sans doute. Vernon finit par se retourner, pour voir, à quelques mètres de lui, une forme humaine. Uriel ne voyait pas grand chose étant donné l’obscurité régnant, fait normal à une telle heure. Il remit rapidement son caleçon puis s’approcha lentement de cette ombre qui éveilla sa curiosité.

Uriel & Faust

❝ Lune, fidèle comparse. ❞

Encore une nuit où je n’arrivais pas à dormir. Cela était moins fréquent depuis un moment, car désormais, ces problèmes de sommeil n’arrivaient que par période. Je n’avais ni envie de lire, d’écrire ou de coudre. Résolu, je me glissais dans la salle de bain, priant pour que Ky ne se réveille pas en entendant l’eau. Heureusement, ce dernier resta endormi. J’enfilai au hasard un t-shirt et un jeans, avant de me glisser à l’extérieur. Simba me suivit, comme il en avait l’habitude lorsque je faisais une de mes balades nocturnes. Je lui caressais le sommet du crâne avant de me mettre en route. Je ne savais pas vraiment où aller, ce que je désirai, c’était simplement me vider la tête. Je ne voulais ni penser à la mort de James, ni à ce que je ressentais pour Ky. Rien qu’à cette pensée, un mal de tête pointa le bout de son nez. Rapidement, je m’appliquais à uniquement me concentré sur le nombre de pas que je faisais. Honnêtement, je ne voyais rien. Et pour cause, je me retrouvais en pleine forêt. Je ralentis le pas, ne voulant pas me tordre une cheville. Non seulement je serai plutôt mal, mais en plus j’étais sûr que Ky me ferait un sermon. Parfois, j’avais l’impression qu’il se prenait un peu pour mon père. Secouant la tête, je me maudis mentalement. Ne pas penser j’avais dit. Occupé à m’appliquer dans ma tâche, je ne me rendais pas tout de suite compte de la présence de quelqu’un aux abords du lac. Je stoppais ma marche, me demandant si je devais avancer ou pas. Je me demandais surtout si j’avais envie de discuter avec quelqu’un ou pas. Avec le peu de visibilité que j’avais, je pouvais affirmer que c’était un homme. Un frisson remonta ma colonne vertébrale. Je n’avais pas peur, non, mais être là, avec un homme dont j’ignorais l’identité, en plein milieu de la nuit était assez effrayant. Simba était retourné à la maison depuis longtemps donc j’étais définitivement seul avec cet homme qui s’avançait désormais vers moi. Je n’ouvris la bouche que lorsque je reconnus son visage. Uriel, de son prénom. Oui, je connaissais chaque habitant d’ici. Je me demande s’il se souvient de moi. Comme à tous les nouveaux, j’étais venu le voir à son arrivé. Il m’a sûrement oublié. Tant pis. « Bonsoir Uriel. » Yeaaaah, on dirait la faucheuse qui vient de parler là….

Au fur et à mesure qu'il avançait, la forme qu'il distinguait se faisait plus nette. L'inconnu était assez grand, les cheveux bruns et savamment ébouriffés. Sa tenue était dextrement choisie, donnant un peu plus de charisme à la personne. Mais son visage paraissait triste, fatigué. Ses traits étaient creusés. Ce visage lui rappelait brièvement quelqu'un, mais aucun nom ne lui vint en tête. Surement une de ces personnes qu'on croit avoir déjà vu quelque part alors que non, pensa-t-il.

«Bonsoir Uriel» dit-il.
Sa voix était assez grave et profonde. Elle se mariait parfaitement avec l'ambiance de cette nuit. Surprit, Uriel retint un haussement de sourcil. L'inconnu le connaissait. Ce visage ne lui était donc pas entièrement inconnu, il n'avait pas tort. Lorsqu'il arriva à hauteur du garçon, il le salua à son tour.

«Bonsoir.»
Il se met à côté du garçon et se retourne ensuite face à lac. Ses yeux refont le trajet qu'il venait de faire et avait fait, passa par le chemin d'herbe qu'il avait écrasé sous ses pas jusqu'à sa besace qu'il avait négligemment laissé par terre avec un peu plus loin son jean, son t-shirt, sa veste et ses chaussures. Pour une fois, il ne s'était pas accoutré comme à l'habitude. Il était venu simplement. De toute manière, il n'avait pas l'intention de rencontrer quelqu'un ici à cette heure-ci. Jusqu'alors d'ailleurs, il n'avait croisé personne le mardi soir. C'était bien pour ça qu'il avait déterminé cette heure et ce lieu pour ses soirées MDMA retrouvailles avec lui-même. Le lac paraissait immense d'ici, mais ce n'était qu'un effet d'optique. Il admira quelques brèves secondes la vue avant de reporter son attention sur ses vêtements éparpillés. Il percuta donc que s'ils étaient là-bas c'est qu'il était bien en caleçon à l'instant. Un sourire se dessina sur ses lèvres mi-gêné mi-amusé. Enfin, il continua en riant et désignant sa tenue au garçon.

«Je ne m'attendais pas à rencontrer quelqu'un ici comme tu peux le voir.»
Il l'invita à rejoindre l'endroit où il était allongé sous peu encore. Ils marchèrent quelques secondes en silence. Uriel prit son jean et l'enfila en lui demanda.

«Alors, qu'est-ce qui me vaut cette rencontre tardive dans ce lieu si commun ? » demanda-t-il, une pointe d'ironie dans la voix. Vernon vint à ses côtés et se lova dans l’herbe, prenant une position de détente En attendant sa réponse, son attention se porta aux étoiles qui déjà se faisaient apercevoir dans le ciel noir, ce ciel qui marquait tout ce que l’homme avait toujours voulu atteindre. L’infini, l’absolu. En observant cet espace, les gens comme Uriel (sous substance) percevaient une chose que les autres ne percevaient pas, les rêves devenaient réalistes et matériels, l’impossible ne l’était plus, et n’importe quels desseins pouvaient et avaient la capacité de se matérialiser pour devenir « vrai ». Les étoiles voulaient dire quelque chose. Comme à son habitude, à son aise, il fit corps avec la nature, pour sentir toute sa force et sa présence dans ce monde qui l’oubliait parfois… La vie aurait été bien plus simple, dans un Univers différent, c’était parfois ce que se disait le jeune homme. Uriel n'avait pas prit la peine de remettre son t-shirt, il sentait alors la fraîcheur de l’air, qui prenait un malin plaisir à projeter sur lui des charges d’air de plus en plus puissantes. Il croisa les jambes et sourit à cette belle lune, la tête ailleurs, sans doute dans les cieux.

Ah. Ok. Il n’est même pas habillé convenablement. Mais je n’ai pas à lui faire de remarque après tout. Et puis comme ça, je peux admirer la vue. Surtout qu’il est plutôt bien taillé. Pas que je recherche une relation, non non, mais comme presque tout le monde sait que je suis gay, les hommes ont tendances à être plutôt mal-à-l’aise. Généralement, le seul mec que je peux mater, c’est Ky. Bon honnêtement, je ne me plains pas, car franchement, je ne m’en lasse pas. Bref. Ah tiens, il remarque enfin qu’il est juste en caleçon. « J’espère que je te dérange pas. » Je crois que je m’en voudrai si je le gênais. J’ai horreur d’embêter les gens. Peut-être que je devrais partir. Ah ben non, il veut que je le suive au bord du lac. J’essaie de pas trop le mater, mais bon, après trois ans d’abstinence, c’est compréhensible que lorsque t’as un mec plutôt bien roulé qui marche devant toi en caleçon, tu profites ! Mais non, ce n’est pas bien. Ce n’est pas sain pour James. Je sais qu’il est mort, mais même. Je l’aime. Ou tout du moins, je suis toujours en train de me convaincre que je l’aime. Je m’assis rapidement, en tailleur, le dos droit. Je n’aime pas trop montrer mes faiblesses aux gens. Même si je dois avoir une tête à faire peur. « Oh hum… je voulais juste me vider la tête, vu que j’arrive pas à dormir. Et toi ? » Grâce au clair de lune, j’observai son visage. Je suis sûr qu’il est stone. J’ai cette tête-là, lorsque je consomme. Enfin, ça m’arrive rarement.

Une goutte tombe, traversant l’espace avec une lenteur irréelle. Les yeux d'Uriel la suive sans vraiment s’y attacher. Bruit sourd, preuve que l’attraction terrestre ne peut être contournée. Une question. Une réponse. Il voulait se vider la tête. Voilà un point qu'il partage. Peut-être un jour lui proposera-t-il de venir se joindre à lui dans la méditation qu'il entreprenait en ce lieu même chaque samedi. Il ne trouvait pas le sommeil : en voilà un second de point commun. Tout deux évoluaient donc dans le milieu d'insomnie avec aisance. Ses lèvres dessine un sourire et ses yeux se plisse autour de son regard azur. « Je vois... Et bien pour moi, disons que c'est à peu près la même chose. Je viens souvent ici pour réfléchir, c'est calme, paisible. »

Il est vrai que seul le crissement des feuilles lorsqu'une bourrasque de vent frappe venait rompre le silence qui entoure le lieu. « En endroit parfait lorsqu'on cherche un peu de solitude. » Il est vrai que trouver l'accalmie dans une aussi grande ville n'est pas chose facile : les gens pressés, les voitures qui grondent, les musiques qui se mélangent. La ville est rythmé de note toutes plus diverses les uns que les autres et lorsqu'elles se mélangent, que les notes se créent, cela ne devient pas une symphonie mais du bruit. Juste du bruit. Il ajouta avec hâte, ne voulant pas créer de quiproquo. « Mais tu m'déranges pas hein. Ce n'est pas ce que je sous entendais. Au contraire, c'est sympa de se retrouver entre mec et puis je suis nouveau dans la ville. »

Uriel se rappelle l'entrée de l'inconnu. Il l'avait appelé par son prénom.Ses yeux se froncent. Il se tourne vers lui, le regarde l'espace de quelque seconde puis reprend sa position initial. Il fait rapidement le tour dans sa mémoire en quête de ce visage qu'il ne lui est pas si étranger que ça, mais finit par conclure que : non, il n'y arrive pas. La drogue est fulgurante et n'aide pas. « Tu m'excuseras frangin, mais je n'ai pas retenu ton prénom, tu sais la ville est nouvelle pour moi : tous ces nouveaux visages (et la drogue que je consomme régulèrement, pensa-t-il en souriant intérieurement) n'aident pas vraiment... » Il lui fait un de ses sourires gênés qui tend à rendre l'interlocuteur compatissant à l'accoutumé au lieu de le prendre à la mal.

Pour être calme, c’était calme. Généralement, je restais là des heures, à me vider la tête. Je pensais à l’art, la seule chose qui ne me donnait pas un mal de tête c’est temps-ci. La chanson, la musique, la peinture, la couture… peut-importe, du moment que ça ne réveille rien de douloureux en moi. Je levais la tête vers le ciel, et soupirais. Dieu que j’en avais de plus en plus marre. Un jour, je plongerai dans ce lac, pour ne plus jamais remonter, et un autre, j’ai juste envie de vivre ma vie à fond. C’était vraiment fatiguant, de changer chaque jour. Et puis il y avait le journal. Dès qu’il sortait, la peur me tordait le ventre. Je me levais les jambes en coton le matin, et j’avais vraiment la trouille d’aller jusqu’à ma boîte aux lettres. Mais lorsque je voyais l’habituel signe de mes voisins, leurs sourires, je me détendais. C’était bon, j’y avais encore échappé. Mais un jour, ça tombera, j’en suis certain. Et qu’est-ce que je pourrai faire à ce moment-là ? Je n’en sais fichtre rien. « Je sais que tu es nouveau, tu sais. Moi, je suis né ici. Je connais tout le monde dans ce village. C’est pour ça que je sais ton nom d’ailleurs. Je suis venu te souhaiter la bienvenue, comme à chaque personne ici. Et je me souviens parfaitement bien de tous les prénoms des gens que je rencontre. Moi, je m’appelle Faust, désolé de ne pas te l’avoir dit plus tôt, ce n’est pas poli de ma part. » C’était rare que je ne sois pas le symbole de la politesse, mais là, j’étais juste fatiguer. Fatiguer de devoir pleurer, fatiguer de penser… je voulais juste m’évader un peu. « Il t’en reste ? » Ouais, c’est ce qu’il me fallait. Juste une dose, et ça ira mieux. Je le sais.

Uriel est gêné : alors même que cet homme qui se tient devant lui, une personne qu'il devine bien extraordinaire, se rappelle de son patronyme, cet idiot de Vernon, lui n'a pas été fichu de ne retenir une seule chose. Le voilà dans une position qu'il n'aime pas : il n'avait pas été poli avec Faust à ne pas retenir son prénom et lorsque cette courtoisie n'était pas négligé volontairement, cela ne lui allait pas. Il a des principes. Dans sa tête, Vernon commence enfin à faire quelques rapprochements. Était-il ce garçon dont cette connasse de Marie-Rose avait fait mention dans les commentaire à The Question ? Il se raidit et écoute attentivement la suite de ce que l'inconnu a à lui dire.

« Faust... », prononce-t-il doucement au même moment. Il avait raison, c'était bien lui. Plus pâle qu'à l'accoutumer, il se relève en tailleur face à lui. Il secoue ses mains, sa tête rejoint le mouvement comme pour contredire ses paroles. « Non non, tu n'as pas à t'excuser frangin, c'est moi qui ai merdé tu vois. Mais bon, j'était peut-être un peu stoned lorsque tu es passé.. En fait c'est certain même. Mais c'est donc toi que certains aiment appeler Joyeux » Il rit intérieurement au surnom, mais lui lance un clin d'oeil de manière à faire passer la pilule.

Lorsque Faust lui demande s'il lui reste du matos, son visage se raidit. Un sourcil se hausse. Il le fixe de haut en bas l'espace de quelques brèves secondes avant de combiner la parole à l'acte. Non pas qu'il ne veuille pas partager, loin de lui cette idée là, mais ce n'est juste que Faust semble être quelqu'un de tellement... Propre sur lui. À des millénaires de l'univers d'Uriel. « Tu prends des trucs toi ? » Il y ajoute un sourire taquin. Faust n'a pas l'allure d'un dépravé et il aime ça finalement. Ce garçon sait cacher son jeu. Intéressant. Personnage intéressant. Uriel se relève à moitié et prend appui sur ces paumes pour attraper son sac derrière son invité lui passant par dessus, il retourne à sa position initiale et pose sa besace entre ses jambes pliés en tailleurs. Mais qui ne lui dit pas que ce mec qu'il ne connait sans vraiment connaitre réellement depuis quelques minutes ne lui mentait pas ? Ou pire qu'il n'était pas un policier en civil ou une taupe ? Respire. Ce n'est pas le moment de faire tourner le trip dans lequel il est suite à la mdma consommé plus tôt en cauchemar. Uriel décide de se calmer et de laisser son imagination un peu trop débordante de côté pour une fois.

« Dis-m'en plus sur tes habitudes de dévergondé veux-tu ? » Faust sombre dans le regard d'Uriel qui arbore un demi-sourire sur le visage, l'incitant ainsi à commencer. Tout en continuant à l'observer, il sort différents sachets de son sac qu'il pose à ses pieds dans l'herbe tout en continuant à écouter les énumérations de son nouvel ami. Lorsqu'il eu fini d'exposer ses trésors et donc de répondre à sa question - Il t'en reste ? - de façon positive, il lève les bras au ciel et tire dessus comme s'il voulait toucher les nuages, attraper les étoiles. Ses vertèbres craquent les unes après les autres. Ses mains redescendent lentement le long de son corps. Il écoute toujours, attentivement.

« Ouais, c’est moi. Ce surnom est vraiment débile. Tout ça parce que je suis gay… qu’elle aille se pendre la Campbell. » En réalité, je détestais peu de personnes. Non, vraiment, j’ai toujours été quelqu’un de très tolérant et de diplomate. Mais là, elle, je ne peux pas la voir. C’est vraiment des trucs de gamins ce surnom à la noix. Ouais je suis gay et alors ? Mais le pire, c’est qu’elle n’est pas la seule à le faire. Tous ces abrutis d’homophobes m’insupportent à un point inimaginable. Et puis qu’ils aillent tous se faire foutre, ces ignorants. Ils ne savent juste pas quoi faire de leur journée, alors ils font chier les autres… Je deviens vulgaire moi, c’est pas bon ça. « J’ai pas le physique hein ? » Je comprends qu’il s’étonne. Après tout, c’est vrai que je fais toujours gaffe à mon apparence, qu’on a l’impression que je viens d’une famille de petit bourge bien élevé. Mais parfois, il faut savoir s’évader, briser les règles. Faire le con quoi. Et ça, ma foi, n’importe qui sait le faire. Même moi. Ou plutôt, surtout moi. Tout du moins en ce moment. « Dévergondé moi ? Non, simplement que j’ai rien trouvé de mieux pour me détendre totalement. J’en prends pas régulièrement, étonnamment, j’ai pas d’addiction. Moi, tout ce que je demande, c’est que ça me permette de m’évader. Pas tous les jours, ni toutes les semaines, seulement quand j’en ai besoin. Comme maintenant. » A cet instant, mon portable vibra dans ma poche. Je regardai rapidement le sms. C’était de Ky. N’oublie pas qu’on doit ouvrir plus tôt demain matin. Sous-entendu, rentre pas trop tard. Qu’est-ce qu’il pouvait m’énerver quand il fait ça ! C’est pas mon copain, ni mon frère ou mon père, alors qu’est-ce qu’il me gonfle là ! Oui, je sais, je suis hypocrite. Il est gentil, il s’inquiète pour moi. Lorsque je rentre, il y a toujours un café qui m’attend. J’ignore pourquoi il fait ça, mais ça me touche. Lorsque je le verrai, je vais pas lui en vouloir. Alors que maintenant, il me gonfle plus qu’autre chose. J’éteignais donc rapidement mon portable, avant de reporter mon attention sur Uriel.

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