Eden & Kurt

La journée venait à peine de commencer et pourtant je n’étais pas au mieux de ma forme Je n’étais certes pas souffrant mais j’avais comme un mauvais pressentiment. Comme si aujourd’hui il allait se passer quelque chose de bizarre ou de désagréable. J’imagine que je me fais du souci pour rien et qu’en faire cette journée ne sera ni bonne ni mauvaise. Que je retrouverais Keira en début de soirée et que nous passerions notre nuit ensemble comme toujours. Après avoir bu deux cafés et fumer au moins l’équivalent de ce que fume les gens normaux en une journée entière je me dépêche afin d’arriver au journal à l’heure. Je dois recruter une photographe pour illustré mes articles et tout le monde sait que je suis un homme particulièrement froid et absolument pas agréable du coup je ne pense pas que j’aurais beaucoup de candidature sur mon bureau. Mon assistante me donne une tasse de café et une pile de dossier pour que je relise et corrige les articles de mes chers collègues, comme si je n’avais pas assez de travail comme ça. Soupirant je remercie la demoiselle et je m’assois dans mon bureau. J’ai déjà la migraine alors que je viens à peine de me réveiller la journée commence bien, j’avais raison d’avoir peur de la suite. Je savais bien qu’elle ne se terminerait pas dans la joie et la bonne humeur. Quoi qu’il en soit la suite de ma journée se ressemble, je travaille sur les articles, je reçois quelques photographes mais personne ne m’intéresse vraiment. Personne n’est assez perfectionniste et assez doué pour moi. Je commence franchement à perdre espoir et je vais me résoudre à prendre le premier qui passera la porte, peu importe son niveau. A ce moment-là une jeune femme ouvre la porte de mon bureau et je relève les yeux vers elle. Un fantôme du passé me fait face. « Oh merde… Eden Allister si je m’attendais à toi dans mon bureau alors. » ça ne m’arrangeais pas vraiment qu’elle se trouve ici, c’est une partie de mon histoire et de mon passé que je voudrais voir totalement enfouit.

Eden & Kurt

Si on m’avait dit qu’un jour mon passé réapparaîtrait sous la forme d’Eden je ne l’aurais pas cru. Que faisait-elle en Australie alors qu’elle a toujours vécue dans son trou paumé en Ecosse. Ça me déplaisait fortement qu’elle soit là et encore plus qu’elle essaie de postuler dans mon journal, je n’avais aucune envie de la voir tous les jours, de voir mon passé me revenir en pleine tête à chaque fois que je dépasserais la porte de mon royaume. Avec un peu de chance elle restera la petite fille naïve et apeurée qu’elle était autrefois et elle partira du journal rapidement sans demandé son reste. "Oh non je rêve...manquait plus que ça...". Un sourire moqueur s’affiche sur mon visage, celui-ci n’a pas changé il est toujours le même. Après tous les coups durs et toute la souffrance que j’ai pu ressentir durant des années mon sourire suffisant n’avait pas perdue de son éclat, au contraire. Mon égo était toujours aussi surdimensionné mais la différence c’est qu’aujourd’hui ce n’est qu’une façade. Autrefois j’imaginais que j’étais le meilleur, le plus séducteur et que je pouvais mettre le monde à mes pieds, désormais je sais que je ne suis rien de plus qu’un grain de poussière dans le monde. "Qu'est ce que tu fais là ?!" Elle se fout de moi ou elle est simplement idiote ? Elle me demande ce que je fais là alors qu’elle est en train de passer un entretien d’embauche dans ce journal ? Je mordille l’intérieur de ma joue pour ne surtout pas reprendre mes vieilles habitudes et l’envoyer sur les roses comme j’avais l’habitude de le faire autrefois. « A ton avis ? Tu as d’autres questions aussi pertinentes que celles-ci ? Et toi, pourquoi tu es là ? Pour me montrer ton CV et ton bock, non ? » J’ai tendu ma main vers elle pour recevoir tous ce que je lui demandais, que ce soit elle ou une autre ça m’étais totalement égal et ça se voyait parfaitement. « A moins bien sûr que tu ne te sente pas à la hauteur du journal. » Et un petit pic, un.

Eden & Kurt

En devenant adulte la carapace de l’homme suffisant et arrogant avait fini par s’effrité un petit peu, a force de se prendre des coups dans la tronche on se rend compte que finalement on est pas Dieu et que l’on est qu’un petit grain de poussière dans un monde énorme. Néanmoins dès que je franchis ce bureau et que je m’assois sur cette chaise je reviens cet homme puissant qui n’a peur de rien et qui devient suffisamment désagréable pour que personne ne lui pose de question. Chacun à sa technique pour se protéger il y en a qui sont timides, d’autres agressifs. De toute manière il faut bien se mettre ça en tête, il y a deux clans, ceux qui se font mangés à chaque coin de rue et ceux qui mangent. J’ai décidé d’être dans le deuxième groupe. Question d’égo j’imagine. Enfin revenons plutôt à notre petite Eden qui a bien grandit depuis la dernière fois que je l’ai vue. ‘’Mon pauvre...tu n'as pas changé d'un pouce hein...tu sais, dans la vie quand on veut avancer, il faut grandir. Mais vu ton potentiel de départ, il ne fallait pas s'attendre à grand chose de ta part". Outch j’aurais presque mal après cette gentille petite réplique. Mon sourire reste attaché à mes lèvres, ce ne sont pas ses deux pauvres insultes qui vont me faire mal je suis habitué à bien pire et elle devrait savoir que je peux être bien pire lorsqu’on tente de me tenir tête. "Tu vois...quand j'ai entendu parler de ce journal j'étais emballée, mais quand je vois leur choix quant à leurs employés, je crois que je vais faire l'impasse, histoire de ne pas abaisser mon niveau". Je me mets à rire légèrement en l’entendant dire cela, je me lève de mon fauteuil et je m’approche de la jeune femme, m’asseyant sur le bureau devant elle. « Oh je serais presque blessé par de telle parole ma petite Eden, sache que la porte est grande ouverte et que tu peux partir à tout moment. Le souci ma chère c’est que j’ai beau être ce que je suis, je suis le meilleur ça serait tellement facile d’écraser toutes tes demandes. » Je le ferais pas et je le savais, je n’étais pas ce genre d’homme, certes j’avais peu de considération pour les autres mais jamais je n’écraserais la carrière de quelqu’un par pur méchanceté. Je ne le ferais que si la personne n’en vaut pas la peine, professionnellement parlant. « Tous cela n’est qu’une excuse et je le sais parfaitement, tu ne te sens pas de taille et ton bock est surement moins bon que les autres alors tu te cherches une excuse pour partir de mon bureau avec la tête haute… » Je voulais savoir de quoi elle était capable aussi bien dans son domaine que dans l’art du langage rare sont les personnes qui osent me tenir tête, au boulot ils ont bien trop peur de prendre la porte.

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Tu sais quoi...si mon book était si mauvais que ça, on serait pas venu me chercher en Ecosse. J'ai pas demandé ce job, on me l'a offert. Maintenant, si tu veux voir comment les VRAIS professionnels travaillent, je te laisse". Non mais je rêve elle se prend pour qui cette petite merdeuse, elle à quoi vingt ans tout au plus et elle se prend déjà pour une professionnelle ? C’est que je ne suis pas le seul à avoir un égo démesurer d’après ce que je vois. Je mordille subtilement l’intérieur de ma joue pour m’attacher à une once de calme, ne surtout pas me lever et ne surtout pas lui mettre un coup de bock dans la tête. Non elle n’en vaut même pas la peine cette petite dinde. « Et tu peux faire autant de menaces que tu veux, je sais ce que je vaux et je trouverai du boulot sans problème". Et après elle dit que je suis toujours le même, elle n’est pas différente de moi, elle se croit bien trop indispensable et si elle croit que je ne suis pas capable de la couler eh bien finalement elle se trompe. Je le ferais pas pur plaisir et j’admirerais la jeune femme lorsqu’elle rampera jusqu’à mon bureau pour que je l’engage. J’attrape son bock et j’y jette un œil par curiosité. « Tu crois sérieusement à ce que tu dis là ? Non parce que je te souhaite bon courage pour ton parcours professionnelle et pour les photos que tu vas prendre. Si photographier les rats crever t’intéresse je t’en prie la porte t’es grande ouverte. » Je n’avais pas tort et elle le savait, j’avais beau être une ordure mon journal ou plutôt le journal dans lequel je travaillais depuis deux ans était le meilleur de la ville. Elle ne trouvera pas mieux en matière d’information par ici. « Tu dis que je n’ai pas changé mais je ne suis pas le seul à ne pas avoir changé, tu as toujours dix ans, t’es toujours la petite fille naïve. C’est ainsi que tu te bats pour un job qui t’intéresse ? Je m’attendais à plus de hargne venant de ta part, je suis particulièrement déçu. Je n’embauche que l’élite pas ceux qui se rabaisse et qui fuit à la moindre occasion, sur ce, au revoir ! » Certes elle avait du talent mais je trouve cela dommage qu’elle ne se batte pas plus pour un travail qui semble lui plaire. C’est ce qui nous différentie tous les deux, je me fiche de qui travaille avec moi je ferais toujours mieux que lui. Je jette le bock sur la chaise d’Eden et je retrouve mon fauteuil. Tant pis pour elle, j’étais prêt à l’engager puisque elle était bien meilleure que les autres, mais tant pis.

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« Tu crois sérieusement à ce que tu dis là ? Non parce que je te souhaite bon courage pour ton parcours professionnelle et pour les photos que tu vas prendre. Si photographier les rats crever t’intéresse je t’en prie la porte t’es grande ouverte. ». Des rats crevés ?! Mais il a vraiment de la merde dans les yeux ce type c'est pas possible. Autant avant je le trouvais insupportable, mais maintenant j'ai envie de le tuer. QUand est-ce qu'on me fichera la paix ?! Cet abruti m'a gâché mon enfance, mes parents mon adolescence et Kyle le début de ma vie d'adulte. Et maintenant encore lui ?!!! Est-ce que je suis, sans m'en rendre compte, rentrée dans un espèce de cercle vicieux où le destin s'amuse à me faire tourner en bourrique jusqu'à une fin plus ou moins proche ??
« Tu dis que je n’ai pas changé mais je ne suis pas le seul à ne pas avoir changé, tu as toujours dix ans, t’es toujours la petite fille naïve. C’est ainsi que tu te bats pour un job qui t’intéresse ? Je m’attendais à plus de hargne venant de ta part, je suis particulièrement déçu. Je n’embauche que l’élite pas ceux qui se rabaisse et qui fuit à la moindre occasion, sur ce, au revoir ! » ALors là, il dépasse les bornes..."Tu sais ce que je fuis ? Sûrement pas une occasion comme tu dis, mais toi ! Je fuis le connard qui a gâché mon enfance...tu sais combien de fois mon frère s'est fait battre par mon père parce que l'embarquait dans tes bêtises et que vous vous faisiez arrêtés par les flics ?! Mais ça t'en avais rien à faire...T'es resté le même connard qu'autrefois, sauf que moi je suis pas mon frère et je vais pas me laisser entrainer vers le fond. Parce que t'as beau me prendre de hauts avec tes grands airs, avoir un beau bureau et du personnel à ton service, tu restes le même raté que dans mes souvenirs...". Je reprends mon souffle pour essayer de me calmer un peu mais c'était difficile, de quel droit il me jugeait après tout ce que LUI a fait. "J'en ai trop bavé pour me prendre à nouveau la tête à cause de toi...alors tu sais quoi, va au diable, je préfère crever de faim sous un pont que de bosser pour toi". Je ressors du bureau en claquant la porte et m'arrête là pour respirer un moment. Bon j'y suis peut être allée un peu fort. Bien sûr que je ne pensais pas tout ce que j'ai dit mais il m'a poussé trop loin. Et à cet instant je repense à mon frère, à mes parents cinglés, à ce trou perdu où j'ai vécu...et j'en viens à Edimbourg, et Kyle...et ici. la vie a un drôle de sens de l'humour

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"Tu sais ce que je fuis ? Sûrement pas une occasion comme tu dis, mais toi ! Je fuis le connard qui a gâché mon enfance...tu sais combien de fois mon frère s'est fait battre par mon père parce que l'embarquait dans tes bêtises et que vous vous faisiez arrêtés par les flics ?! Mais ça t'en avais rien à faire...T'es resté le même connard qu'autrefois, sauf que moi je suis pas mon frère et je vais pas me laisser entrainer vers le fond. Parce que t'as beau me prendre de hauts avec tes grands airs, avoir un beau bureau et du personnel à ton service, tu restes le même raté que dans mes souvenirs..." Est-ce que ce qu’elle me disait me faisait mal ? Pas du tout. Est-ce que je souffrais de l’entendre m’avoué ses quatre vérité ? Absolument pas. Je n’avais pas besoin de carapace avec elle, je me fichais bien de ce qu’elle pensait de moi et de toute la rancœur qu’elle ressentait à mon égard. Elle pouvait bien me traité de salaud, de connard et prononcer toutes les insultes qui lui venait en tête rien ne me touchera. C’est ainsi que j’ai toujours vécue j’imagine, depuis jeune j’ai appris à passer au-dessus de ce que les autres peuvent bien me dire. "J'en ai trop bavé pour me prendre à nouveau la tête à cause de toi...alors tu sais quoi, va au diable, je préfère crever de faim sous un pont que de bosser pour toi". Bien. Qu’elle fasse ce qu’elle veut je m’en contrefous, elle peut bien dormir sous les ponts ou terminé ses soirées dans un bar crade ça m’était totalement égal, elle voulait en faire qu’à sa tête, parfait, je ne comptais pas me rabaisser pour elle de toute manière. Néanmoins je ne comptais pas la laisser gagner aussi facilement. J’attrape donc son bock entre mes doigts et j’ouvre de nouveau la porte. « Hey ! T’as oublié ça ! » Je jette celui-ci à ses pieds avant de reprendre la parole. « Tu parles beaucoup Eden, tu parles trop mais tu ne sais rien. Tu te permets de me juger alors que tu ne sais pas qui je suis. » Je tournais les yeux vers les autres recrues potentielles avant de reprendre la parole. « Au suivant. » Et je suis rentrais dans mon bureau avec la personne qui prendra surement la place d’Eden.

Eden & Kurt

« Tu parles beaucoup Eden, tu parles trop mais tu ne sais rien. Tu te permets de me juger alors que tu ne sais pas qui je suis. » Bien au contraire, je ne sais que trop qui il est. Je n’émet aucun jugement sur cet homme, je lui rappelle simplement tout ce qu'il a fait, même s'il est incapable de l'amener. Et moi trop parler ? Sûrement pas, je n'en ai pas dit assez je crois, mais peu importe. Je ne vais pas le laisser me gâcher la vie.
Quand il appelle le suivant, il passe à côté de moi et me ramasse mon book. "Merci...c'est agréable de voir qu'il y a encore des gens bien élevés et que le monde n'est pas rempli d'imbéciles. Je vous souhaite bon courage, vous en avez un beau specimen juste là". Je désigne Kurt de la tête. Je sors des bureau plus que ravie de ne pas travailler ici.